Ce film nous plonge au cœur d’un réseau tentaculaire et sinueux où les bêtes se métamorphosent en circulant d’un plan à l’autre, des plans puisés dans 125 ans de cinéma. Une énigme est contenue dans chaque image où un animal apparaît, diffusée dans les signes que celui-ci nous adresse en silence. Par un travail d’archéologie et de collage, c’est de cette énigme que le film cherche à s’approcher. En laissant parler les images, une nouvelle mémoire émerge qui nous fait témoins de la relation ambivalente, parfois forte, mais souvent violente, que nous entretenons avec ces autres vivants. Dans la proximité que donne à sentir ANIMAL MACULA, c’est aussi nos destins liés qu’il nous engage à redécouvrir.
This film plunges us into the heart of a sprawling, sinuous network where animals transform as they move from one shot to another, all selected from 125?years of cinema. Each image where an animal appears contains an enigma, broadcast in the signs that it silently sends us. Through archival work and collage, the film seeks to approach this enigma. By letting the images speak for themselves, a new memory emerges that makes us witnesses to the ambivalent relationship, sometimes strong but often violent, that we have with these living beings. In the closeness that ANIMAL MACULA makes us feel, we are compelled to rediscover our intertwined destinies.
Né à Montréal, Sylvain L’Espérance a étudié les arts visuels et le cinéma. Il a voyagé au Québec, en Afrique de l’Ouest et en Grèce, réalisant une douzaine de films qui allient cinéma direct et recherche formelle dans une exploration poétique du réel. Sa pratique s’est profondément transformée au cours des dernières années, passant d’une approche où l’aspect documentaire prévalait à une forme expérimentale pleinement affirmée, même si celle-ci était néanmoins présente dans tous ses films. LE CHANT D’EMPÉDOCLE (2019) et ANIMAL MACULA (2021), constructions poétiques basées sur la pure perception, ont opéré un véritable basculement du côté de l’abstraction. Les jeux de rythmes et de montage, la création d’espaces-temps ouvrent de nouvelles voies dans son rapport à la matière et au langage des images et du son.