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Premières Nations québécoises à San Francisco

Jeudi, 29 octobre 2015

Étroitement lié à la cause amérindienne depuis maintenant 40 ans, l’American Indian Film Institute (AIFI) organise tous les ans à San Francisco en Californie un festival de films, le plus ancien et le plus renommé dans le monde en ce qui concerne la mise en valeur de la culture et des traditions des Premières Nations à travers leur cinématographie. Cette année, pour sa quarantième édition, qui se tiendra du 6 au 14 novembre prochain, le festival a mis à son horaire trois beaux films de chez nous qui présentent chacun à leur manière des visages et des préoccupations issus des peuples autochtones québécois.

Le rêve d’Okpik de la montréalaise Laura Rietveld, une œuvre marquante dont nous vous avions parlé à l’occasion de Présence Autochtone. La réalisatrice y suit le parcours particulièrement inspirant d’Harry Sam Willy Okpik, 60 ans, champion des courses d’attelage de chiens qui vit dans la communauté inuit de Quaqtaq, au Québec. Son rêve d’enfant était de conduire des attelages, mais en 1965, quand les autorités gouvernementales ont abattu les chiens de Quaqtaq, le jeune Harry a cru que son rêve était à jamais anéanti. Douze ans plus tard, après des années de pensionnat qui lui ont laissé un énorme bleu à l’âme, Harry s’est accidentellement tiré dans la jambe en chassant… (Présenté le vendredi 13 novembre)

Seul film de fiction présenté lors de ce festival, Le Dep, de Sonia Bonspille Boileau (qui est d’origine Mohawk) n’en dépeint pas moins une réalité connue dans les communautés autochtones. Ce qui séduit dans ce film, c’est d’avoir réussi à inclure des préoccupations bien réelles dans une histoire purement fictionnelle tournant autour de l’attaque à mains armées d’un dépanneur. Après son documentaire Last Call Indian qui lui avait valu un prix Gémeaux en 2010, Sonia Bonspille Boileau réussit avec ce premier long métrage de fiction à micro budget à se frayer un beau parcours international qui lui permettra à n’en pas douter de franchir une nouvelle étape dans sa carrière. (Présenté le jeudi 12 novembre).

>> À voir en ligne : https://vimeo.com/ondemand/ledep

Dernier des trois longs métrages québécois présentés : Ruse ou traité? de la renommée cinéaste abénaquise Alanis Obomsawin, l'une des premières femmes autochtones à avoir exercé son métier en entrant à l'Office national du film dans les années 60. Ce film suit le parcours de chefs autochtones en quête de justice, cherchant à établir un dialogue avec le gouvernement canadien. En retraçant l’histoire de leurs ancêtres depuis la signature du Traité no 9, ils veulent sensibiliser la population aux enjeux qui les préoccupent : la protection de leurs terres et de leurs ressources naturelles, ainsi que le droit de pratiquer la chasse et la pêche pour que leur société puisse prospérer. (Présenté le samedi 8 novembre)

À noter également la projection de deux courts métrages de Caroline Monnet, Mobilize monté à partir d’archives de l’ONF et Roberta (avec Marie Brassard) ainsi que celui de Thérèse Ottawa, Le chemin rouge.

Rappelons enfin que l’an dernier, Jeff Barnaby s’était signalé en remportant le trophée du meilleur réalisateur avec Rhymes For Young Ghouls.

Si vous passez par San Francisco la semaine prochaine, c’est un événement à ne pas rater!

http://www.aifisf.com/aiff40/

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