Reynold se meurt d’un cancer de l’estomac. Il doit se résigner à mourir de faim puisque sa condition l’empêche graduellement de manger normalement. Son rendez-vous manqué avec la mort le rattrape puisque la faim qu’on lui avait infligée à la prison de Fort-Dimanche ravive en lui de sombres souvenirs. Il utilise le prétexte des derniers repas qu’il est encore capable de manger pour les partager avec sa fille, Vanessa, qu’il n’a pas vu depuis près de 20 ans. D’abord hésitante, Vanessa accepte de revoir son père. Puis, avec l’aide de sa tante propriétaire d’une épicerie haïtienne, elle confectionne des plats haïtiens pour son père. Au fil des repas, un rituel s’installe au chevet de Reynold, chacun des mets traditionnels de sa jeunesse agit comme réminiscence de son passé. Il se dévoile et raconte à sa fille pour la première fois les sévices qu’il a subi et se libère ainsi d’un lourd fardeau. Vanessa découvre qui est véritablement son père : un homme aimant dont la dictature avait durci le cœur.
Reynold is dying from stomach cancer. Gradually unable to eat normally due to his condition, he resigns himself to starving to death. Grim memories surface of how he had cheated starvation once before as a prisoner in Fort-Dimanche Prison. The last meals that he can still eat provide an opportunity to share these memories with his daughter Vanessa, who he has not seen for 20 years. At first reluctant, Vanessa finally agrees to go see her father. With the help of her aunt, the owner of a Haitian grocery store, she prepares Haitian dishes for her father. Over the course of these meals, a ritual develops at Reynold’s bedside as each traditional dish from his youth sparks a memory from his past. He opens up and tells his daughter for the very first time about the abuse that he suffered and, so, frees himself of a heavy burden. And Vanessa discovers her father’s true nature: a loving father whose heart was hardened under dictatorship.
Maryse Legagneur est une réalisatrice qui a fait ses débuts en 1999 en devenant lauréate de la série de télévision La course destination monde. Rapidement, elle réalise et collabore sur des émissions telles que : Bande à part (ARTV), Une pilule, une petite granule (Télé Québec), Gang de rue (Télé Québec) et Les voix humaines (ARTV) pour ne nommer que celles-là. En plus de sa carrière de réalisatrice, elle milite dans le quartier Saint-Michel pour défendre les droits des minorités victimes de discrimination raciale, par l’entremise de projets d’éducation populaire. Fruit de ses observations sur le terrain, en 2005 elle réalise son premier documentaire à l’ONF, Au nom de la mère et du fils, où elle aborde des thèmes qui lui sont chers; la quête de liberté, l’équité sociale, l’identité culturelle et la lutte contre l’exclusion des jeunes hommes noires. Depuis, elle se dédie à la cause de l’équité raciale et des droits civiques des personnes racisées au Québec et dans les Amériques. En 2018, elle a coréalisé le documentaire Entends ma voix (Pamplemousse Média Production inc.). Ce film permet la rencontre improbable entre les artistes de la controversée pièce de théâtre SLAV de Robert Lepage et Betty Bonifassi et ceux qui en ont été indignés. Avec l’espoir que leurs échanges puissent engendrer des pistes de solution, ils souhaitent que la liberté d’expression puisse un jour s’accorder avec une meilleure représentativité des communautés culturelles. Maryse Legagneur travaille présentement à un documentaire traitant de la subversivité positives du mot bitch auprès des mouvements afroféministes des Amériques : BITCH, un Word Movie (Black on Black Film).
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