Court métrage animé sur l’écran d’épingles, Le tableau revisite le portrait de la reine Marie-Anne d’Autriche peint en 1652 par Vélasquez. Avec une maîtrise stupéfiante de son instrument, la cinéaste Michèle Lemieux joue d’ombre et de lumière pour évoquer le destin tragique de Marie-Anne, mariée à 14 ans à son oncle. Œuvre expérimentale aussi douloureuse que tendre, ce film-poème est une méditation sur la violence de l’inceste institutionnalisé et sur le pouvoir de l’art de capter les âmes.
A short film made using pinscreen animation, The Painting explores the 1652 portrait of Queen Mariana of Austria by Velázquez. Michèle Lemieux demonstrates incredible mastery of the pinscreen, playing with shadow and light to evoke the tragic fate of Mariana, who was married to her uncle at the age of 14. Both painful and tender, this experimental work is a poem of a film: a meditation on the brutality of institutionalized incest and art’s power to capture the soul.
Illustratrice, cinéaste d’animation et enseignante pendant plus de 30 ans à l’École de design de l’UQAM, Michèle Lemieux a publié depuis la fin des années 1970 une quinzaine d’ouvrages illustrés pour la jeunesse, dont Nuit d’orage (1997), adapté au cinéma en 2003 à l’ONF. En 2006, lors d’un atelier donné par Jacques Drouin, elle fait l’expérience de l’écran d’épingles Alexeïeff-Parker, dont elle deviendra l’héritière artistique. Elle signe deux courts métrages à l’aide de cette technique, Le grand ailleurs et le petit ici (2012), plusieurs fois primé, et son tout récent Le tableau (2024).