C'est quoi BGL ?
Vendredi, 26 mai 2017
Plus de vingt ans après leurs débuts, l’incroyable trio d’artistes de Québec BGL se dévoile enfin grâce à Benjamin Hogue et son film BGL de fantaisie, que nous avions présenté en primeur lors des derniers Rendez-vous. Le réalisateur s’est immiscé dans leur quotidien pour filmer la concrétisation de trois installations géantes qui ont pris plusieurs mois à réaliser. Concentré principalement sur la gestion de ces projets particulièrement complexes, le film permet d’en apprendre plus sur la vision artistique de ces créateurs hors normes et sur leur préoccupation sociales. Le film est présenté en primeur à la Cinémathèque québécoise, à la maison du cinéma de Sherbrooke et au Cinéma Cartier à Québec. Voir les horaires.
BGL de fantaisie - Long métrage documentaire, 83 minutes, 2017, Québec - Version originale française - Écrit, produit et réalisé par Benjamin Hogue - Direction de la photographie : Benjamin Hogue et Alexandre Berthier - Montage : René Roberge - Conception sonore : Patrice LeBlanc - Mixage sonore : Jean Paul Vialard - Musique originale : Simon Bélair - Producteur délégué : Marc-André Faucher - Production : Benjamin Hogue (La Soute) - Distribution : Les Films du 3 mars
Mot du réalisateur
(extrait de la page Facebook du film)
Ne dit-on pas parfois que la vie est une suite de hasards ? Cette expression s’applique bien à ma première rencontre avec BGL, qui s’est déroulée d’une manière un peu inusitée et que je me permets de vous raconter.
Devant me rendre à Québec pour une présentation publique d’un film que j’avais produit, je cherchais un endroit où dormir après la projection. Une amie proche de BGL me suggéra tout bonnement de dormir dans leur atelier, me disant qu’ils possédaient un matelas gonflable de luxe, le tout en Basse-Ville, en prime. Je ne pouvais demander mieux.
Bien entendu, j’avais déjà vu plusieurs œuvres et installations de BGL exposées au Canada, ou j’étais tombé sur leurs créations dans des catalogues. Leur audace et leur formidable talent pour créer des univers atypiques et énigmatiques, pour maintenir le spectateur dans un état de déséquilibre, m’avaient frappé dès 2001, lorsque j’avais emprunté l’œuvre labyrinthique À l’abri des arbres au Musée d'art contemporain de Montréal. J’étais aussi déjà séduit par leur façon d’appréhender l’art − à mille lieues du décorum formel et guindé − et par leur manière de briser les barrières entre l’art et le grand public, qui me rappelait les philosophies artistiques des créateurs dont j’avais brossé le portrait dans mes films précédents, comme Lemoyne. Le choix d’un tel sujet allait donc de soi.
Je n’étais évidemment pas le seul à avoir été envoûté par le phénoménal élan créateur du trio. Au moment des premières prises de vue, en 2013, BGL était bien implanté sur la scène de l’art contemporain canadienne et internationale, mais au début de ce tournage, personne ne soupçonnait que la période qui allait suivre serait aussi mouvementée pour le trio. En à peine quelques mois, coup sur coup, les réponses positives sont tombées pour des concours auxquels ils avaient participé pour la réalisation de projets monumentaux d’art public, à Montréal-Nord et à Toronto. Qui plus est, un coup de téléphone inattendu a retenti peu de temps après. La personne au bout du fil offrait au collectif rien de moins que de représenter le Canada à la Biennale de Venise!
Après presque 20 ans de carrière foisonnante, BGL allait connaitre deux années un peu folles, qui culmineraient en 2015 avec l’inauguration des trois œuvres. Le trio ne chômerait pas. Moi non plus d’ailleurs. Coup du hasard, décidément on n’y échappe pas, je serais aux premières loges pour filmer leur processus de création, et franchir avec eux cette période charnière dans leur carrière et dans leur vie.
(Image d'en-tête, BGL DE FANTAISIE Rapide et dangereux, crédit Doyon-Rives)